La semaine passée, à la demande d’une amie habitante de Janon, j’ai réalisé une vidéo d’interviews auprès des riverains du quartier, à Terrenoire, à Saint-Étienne, et j’ai publié un article pour relayer leur situation.
Diffusée sur Facebook, la vidéo a été vue près d’un millier de fois, en 24h, et l’affaire a rapidement attiré l’attention des journalistes de « La Tribune, Le Progrès » qui se sont déplacés, pour donner écho à la colère des habitants.
Des adjoints, ce mercredi 19 novembre, ont fini par aller à leur rencontre.
Je m’y suis, moi aussi, rendu retrouver Joëlle, Suzette, Medhi, Régine et d’autres habitants qui m’ont accueilli chaleureusement, les élus beaucoup moins.
L’adjointe de Terrenoire, Madame Manin, m’a lancé, mi- accusatrice, mi- amère : « Ah, c’est vous le journaliste qui avez déclenché tout ça ! » Je lui ai rappelé que je ne suis qu’un reporter bénévole qui a simplement relayé la parole des habitants. Je lui ai également proposé une interview filmée qu’elle a refusée.
Quand je lui ai demandé depuis combien de temps elle était élue, beaucoup d’habitants ignorant jusqu’à son nom, elle m’a répondu : « bientôt six ans ». J’ai alors posé une question qui l’a vraiment mise en colère : « Depuis que vous avez pris vos fonctions, qu’avez-vous fait pour l’avenue du Pilat, ses trottoirs dangereux, ses voitures lancées comme en descente libre ? » , elle m’a répondu sèchement : « Rien » puis elle est partie.
Un homme m’a ensuite fixé d’un regard noir : « Je suis Monsieur Kotchian, adjoint à la circulation et à la mobilité. » Je lui ai parlé des courriers envoyés par les riverains, depuis plusieurs années, des trottoirs que même les agents de la ville reconnaissent comme hors norme, des personnes obligées de marcher sur la route, de la dangerosité pour tous et en particulier pour les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap, il m’a répondu qu’il n’avait jamais entendu parler de tout ça. Quand je lui ai fait part de mon étonnement, il a ajouté : « je n’habite pas Terrenoire. Des réflexions vont être mise en œuvres et des projets verront le jour mais cela prendra du temps. »
J’ai également rencontré Corinne, assistante maternelle, qui m’a confié les difficultés qu’elle rencontre lorsqu’elle promène les enfants dont elle s’occupe avec une poussette sur ces trottoirs étroits et dangereux et Marie-Claude, dont le mari est en situation de handicap, et dont nous pouvons facilement imaginer combien, pour lui, il est dur de circuler en toute sécurité dans le quartier.
Autour de nous, les habitants oscillent entre espoir et scepticisme face aux projets annoncés par les élus.
À Janon, les habitants ne demandent pas des miracles, juste que les élus arrêtent de faire semblant de découvrir leurs problèmes le jour où la presse débarque, juste que les élus écoutent enfin ceux qui vivent là et qu’ils agissent avant qu’un drame ait lieu, sachant que des enfants ont déjà été renversés sur cette route.
Voici la vidéo qui a permis aux habitants de se faire entendre…

